18 000 logements par mois concernés par la loi sur les «passoires énergiques»
Par Solina Prak Publié le
L’étau se resserre pour les bailleurs de passoires énergétiques. A partir de ce mercredi 1er janvier 2025, les logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) seront en effet interdits à la location. Or, en France, il y a près de 600 000 biens de ce type d’après les estimations de l’Agence pour la transition écologique (Ademe), comme le rapporte Ouest-France. Avec cette nouvelle mesure, «18 000 logements par mois» risquent ainsi de sortir du marché locatif, selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).
Concrètement, il sera donc impossible de signer un nouveau bail sans travaux pour des logements classés G. En outre, les locataires pourront déposer un recours contre le propriétaire pour logement indécent afin d'obtenir une baisse ou à un gel du loyer jusqu’à la réalisation des travaux. Face à cette nouvelle disposition, les propriétaires bailleurs pourraient donc être tentés de vendre leur bien énergivore. «Il y a eu beaucoup de mises en vente en 2021 et 2022, juste après la publication du décret concernant l’interdiction progressive à la location des logements en fonction de l’étiquette énergie, indique à nos confrères Me Priscille Caignault au nom des Notaires de France.
Jusqu’à 16% de décote
«Mais actuellement et dans les mois à venir, les passoires thermiques sont comme les autres biens, leur prix baisse mais les ventes ne s’emballent pas», ajoute-t-elle. En2023, la part des ventes de logements anciens classés F et G a représenté 17% sur l’ensemble des ventes, soit 125 000 transactions. Depuis début 2024, la proportion trimestrielle varie entre 13 et 18%, précisent nos confrères.
Les logements les plus énergivores sont notamment recherchés par les jeunes qui parviennent à se projeter dans des travaux à moyen et long terme mais aussi par les investisseurs. «Des acheteurs sont en veille», observe un agent immobilier. «Mais le marché est prudent. Le niveau des taux ne permet pas non plus aux bricoleurs d’acheter comme en 2019», poursuit-il.
Ces biens vendus «un peu moins chers» permettent de «négocier le prix», affirme Me Elodie Frémont des Notaires de France. Ainsi, la décote moyenne s’élève à 16% par rapport à un bien noté D, selon SeLoger. Avec l’entrée en vigueur des nouvelles règles, cette tendance devrait donc se renforcer.